L'instant
Immobile, face au miroir de l'eau, les pieds caressés par la machinerie régulière des vagues, petit à petit, le sable m'engloutit.
Le sable est poussière d'étoiles, à la fois immobile et mouvant. Le sable est une étole, façonnée par le vent.
L'enfant, orphèvre insoupçonné, imagine tours, remparts et crénaux... l'artificiel édifice s'élève peu à peu.
D'une corne d'abondance bariolée surgissent les pierreries nacrées et striées qui embelliront l'éphémère splendeur.
Le chien s'élance joyeusement dans l'écume, parsement son sillage d'étincelles d'eau.
Le port, refuge inébralable, acceuille les chalutiers, chargés de leur précieuse cargaison. Un nuage de plumes accompagne les navires dans leur dernière danse.
Je ferme les yeux, le puzzle musical s'accorde.
Le rythme profond des flots.
Le chant cristalin des mouettes.
Le paisible brouhaha des passants.
C'est une symphonie métissée, une mélancolique harmonie.
Le soleil, indécis, tarde à se cacher derrière l'horizon, l'infini dioptre.
Il profite, encore un instant de la magie de ce perpétuel spectacle.
Devoir de français de 4 heures, type bac, sur la poésie. J'ai choisi l'écriture d'invention : écrire un texte en prose poétique ou en vers libre, "qui évoquera une réalité quotidienne de votre choix transfigurée par des "écarts" de langage révélateurs de votre vision personnelle. Je sais, ce genre de sujet, c'est assez délicat... mais je me suis sentie inspirée, dès le départ ! J'ai de suite pensé à la mer... Comme une évidence ! Et je m'en suis tirée avec une super note (14/16 !), et une appréciation qui va avec ! Avant le conseil, ça fait plaisir !
Photo : Chibi Tsuki les pieds dans la mer du Nord !